Carnet de bord de notre voyage aux US

Introduction   

San francisco

Ven 18    San 19    Dim 20    Lun 21    Mar 22    Mer 23   

Los Angeles

Jeu 24    Ven 25   

Las Vegas

Sam 26    Dim 27    Lun 28    Mar 29    Mer 30   

New-York

Jeu 1    Ven 2    Sam 3   

Epilogue   

Dimanche 27 Avril

 

Levés à 9 heures, fatigués. Tant pis, le grand canyon nous attendra ce soir. Nous quittons l’hôtel vers 12 heures. Le temps de se mettre en route, le GPS nous indique que nous atteindrons notre point d’arrivée vers 15 heures.

Il y a beaucoup de voitures sur la route. Nous connaissons même quelques embouteillages au milieu de nulle part, du fait d’un barrage sur un lac (sisi, un lac à côté de Las Vegas), lieu de visite touristique. Puis nous sommes de plus en plus seuls. Le désert prend place. Les seuls « arbres » sont des genres de palmiers biscornus aux troncs quasi nus, et une touffe au bout de la branche (on apprendra plus tard que ce sont des Joshua Tree). Et des petits fourrés secs pour la végétation basse. Le soleil darde à l’extérieur. Notre clim est à son maximum. Petit à petit, les collines sont de plus en plus dénudées à leur somment, laissant apparaitre des plateaux rocheux, les fameuses montagnes de canyon. Le décor est singulier, angoissant et fascinant à la fois.

Nous arrivons à Meadview à 15 heures. Il est trop tard pour la visite du grand canyon. Nous avons traversé pas mal de bleds (l’expression bled paumé prend tout son sens ici), celui-ci parait le plus « civilisé ». Durant toute la route, nous nous sommes demandés comment les gens pouvaient vivre ici, de quoi vivent ils, et comment font ils pour supporter cette solitude ? Le premier motel que nous trouvons (probablement le seul) est fermé pour le moment, la personne est « partie en ville ». Nous allons donc au restaurant le plus proche (probablement le seul aussi, avais-je besoin de le préciser ?).

Et là, nous entrons dans la 4ème dimension : la salle est petite, typique des films américains : banquettes en skye, table en bois. Un couple en train de déjeuner. La dame se lève à notre entrée, nous demandons si nous pouvons déjeuner.

- asseyez vous où vous voulez (dans un anglais compréhensible pour les petits français). D’où venez vous ? Ah, la France !

 

Deux hommes sortent des cuisines, un de taille standard (1,95m, 180 kilos), l’autre plus maigrelet (1,70m, 120 kilos). Ils commencent à nous sortir des blagues, et la dame répond de ne pas les écouter, un vrai show organisé !

Nous commandons deux plats du jour (steak and eggs). L’homme nous demande si nous passons la nuit dans le coin, nous lui répondons que nous souhaitions rester au motel à côté, mais celui-ci est fermé pour le moment. Qu’à cela ne tienne, il passe un coup de fil chez Janet, qui est un peu plus loin, et qui loue des chambres. Visiblement Janet semble lui confirmer qu’une chambre serait disponible un peu plus tard. Ce n’est pas grave, il nous retiendra en nous faisant la causette devant une bière, dit-il. Je pensais que nous avions le parfait tableau de l’Amérique profonde, mais il manquait les 2 vieux qui viennent de passer la porte. Le plus vieux se promène avec une bombonne d’oxygène. Il porte la chemise beige à plis typique des policiers, à telle point que j’en viens à chercher l’insigne sur sa poitrine. Jean et santiags de rigueur bien sur, le tout agrémenté d’un vrai chapeau de cow boy. Nous le saluons en retour. Après les salutations de rigueur, il attrape la patronne pendant 2 bonnes minutes dans ces bras pour un « big hug », comme s’ils ne s’étaient pas vus depuis 20 ans. Sauf que je pense qu’il doit venir déjeuner ici tous les jours ou presque. Avant de s’installer, il vient nous « parler ». Parler est un bien grand mot. Entre l’accent, la vitesse, le tuyau à oxygène, et la voix cassée, je comprends à peine quelques mots. Il nous demande si nous sommes mariés, d’où nous venons, semble me faire des compliments. Je suis un peu interloquée, ne sachant que faire, je souris bêtement. Le monsieur qui est avec lui me fait des signes derrière son dos, de ne pas prêter attention à ce qu’il dit. Il finit par lui rappeler de s’assoir et de nous laisser tranquille. Enfin, je crois, parce que je n’ai rien compris non plus.

 

Nous passons donc le déjeuner dans une ambiance sympathique. Il est probable que nous repassions pour le diner.

 

16 heures, en route pour chez Janet. Munis de notre plan dessiné sur une serviette de table par l’homme du resto, nous manquons néanmoins l’entrée une fois. A notre défense, les maisons sont des sortes de mobile homes, rallongés pour la plupart. De toute façon, Janet nous attend à l’entrée. Disons qu’elle a du reconnaitre la « voiture qui n’est pas du coin ». C’est qu’on ne croise pas beaucoup de décapotables blanches dans le coin. Ni de décapotable tout court…

 

Janet nous sert franchement la main, et nous présente son mari. Il va nous faire la causette pendant qu’elle finit de préparer la chambre. Et il est trèèèès bavard. En fait, c’est bien simple, j’ai pas le temps d’en placer une ! Il nous raconte qu’il travaillait dans l’informatique, qu’il est déjà venu en France plusieurs fois, qu’il a pas mal voyagé, il nous parle des clients qui viennent chez lui, des Allemands qui ne sourient pas beaucoup… Ca n’en finit plus ! Néanmoins, dans ce flot incessant, nous apprenons qu’il serait préférable de prendre un bus navette pour le skywalk plutôt que d’y aller directement en voiture. Parce que la piste est très poussiéreuse, et défoncée par les multiples passages des bus. Une piste massage en quelques sortes…

Bref, après une trentaine de minutes, il nous dit qu’il parle trop et que nous devrions aller nous reposer. Sur quoi il nous tourne le dos et parle dans une autre direction !

Nous découvrons la chambre. Elle est petite mais propre, avec tous les équipements nécessaires. Et surtout une vue imprenable sur les falaises en face. Nous prenons deux heures pour nous reposer (et rattraper le temps sur ce journal en retard)

 

Vers 18 heures, nous prenons la voiture pour faire un tour près du lac à côté. La vue est magnifique dans le soleil couchant. Les reliefs prennent un autre aspect, les couleurs s’assombrissent, c’est magnifique. Ce décor me rappelle notre chance d’être ici. Notre GPS ne sait pas que cette partie du lac est asséchée. Mais ce n’est pas grave, la promenade est inoubliable. De toute façon, notre GPS ne sais pas toujours où nous sommes dans cette partie du monde. Nous prenons des tonnes de photos, jusqu’à la tombée du jour. Ces « Joshua Tree », assez disgracieux le jour, donnent un décor étonnant dans le soleil couchant.

Puis nous retournons dans le restaurant (ben oui, puisque c’est le seul du coin) pour le diner. Les étoiles sont apparues, et le ciel de la nuit est fabuleux dans le désert.

suivant

Gal