Dimanche 18 novembre
C’est le jour de la messe !
Tout d’abord, Vincent nous emmène visiter un village traditionnel.
L’accueil est bien différent de celui visité à Lost
Paradise. Les habitants sont chaleureux, notre venue ne
semble pas les importuner. Le fait que Vincent soit de la même tribu y est
probablement pour quelque chose.
Les habitants vivent de cultures, de l’artisanat local, un peu d’élevage de
poules. On visite la maison du chef du village, élu par les anciens. Ici trois
religions se mélangent : chrétiens, musulmans et offrandes aux ancêtres se
côtoient sans difficulté. Nous rencontrons le guérisseur, qui en plus de ses
services « médicaux », peut aussi amener amour, fertilité… Vincent
dit que le guérisseur l’a soigné d’une morsure de serpent il y a quelques
années. Il n’a pas enlevé la douleur, mais l’a soigné. Toutes sortes de
racines, feuilles plantes sont utilisées pour la préparation des poudres.
Après le passage au puits, foré 3 mois plus tôt, vient le temps de la
danse, préparée par les villageois pour notre tour. Nous goutons l’alcool de
palme, au goût bizarrement fermenté. Heureusement pour nous, il est encore tôt,
l’alcool est encore léger et ressemble à un genre de vin cuit. Vincent nous
explique que plus l’extrait de palme fermente, plus la
boisson est forte. Il faut seulement quelques heures pour obtenir un vrai
alcool. Les habitants en consommeraient régulièrement. Le chef du village nous
fait comprendre avec un grand sourire que ça donnerait de la vigueur aux
hommes. Peut être que ce fait explique qu’en moyenne une famille compte 3 à 5
enfants…
Enfin passage par l’exposition d’artisanat. Nous trouvons toutes sortes de
petits cadeaux à rapporter à nos amis.
Notre journée se poursuit à l’église évangéliste. Plus une fête qu’une
messe, nous arrivons dans une grande salle ouverte ou peut être 1000 personnes
sont rassemblées, et dansent ensemble, à la mesure de la musique crachée par
les haut parleurs disséminés dans la salle. Sur la grande estrade, un homme
chante, probablement à la gloire de Dieu. Pas de croix, mais une grande ferveur
collective.
Nous nous faufilons à travers les rangs, Vincent en tête. Un chœur de
gospel, un autre groupe, certainement des paroissiens, et le chanteur occupent
l’estrade. Après une vingtaine de minutes apparait le prêcheur. Il est suivi
d’un traducteur pour le swahili. Le prêcheur semble réprimander les fidèles
pour les pêchés commis dans la semaine. Je ne comprends pas tout de son
anglais, mais en recoupant avec ce qu’à compris Jérôme, c’est la traduction que
nous pouvons en donner.
Ensuite, il donne le détail de la preuve d’un miracle qu’il aurait
accompli. Il propose aux personnes désireuses de bénéficier de ses soins de
s’approcher. La scène m’est étrange. C’est la première fois que j’assiste à ce
genre de choses. Les personnes qu’il touche s’écroulent au sol, souvent en
pleurs.
Ce qui serait pour nous le temps du recueillement, silencieux, est ici un
moment où les gens prient à voix haute, marche, discutent avec Dieu, lèvent les
bras, argumentent, pleurent. D’autres sont assis et se tiennent la tête dans
les mains.
Ce témoignage de dévotion et de passion pour Jésus est vraiment étonnant.
Ici tout est démonstration.
Nous quittons les lieux vers 13 heures, la messe n’est pas finie.
Vincent nous amène dans une rue parallèle à la grande route. Ce qu’il
appelle la rue des magasins est un assemblement de genre de cabanes proposant
des produits à la vente. Un étalage de chaussures usées ? Non, un magasin
de chaussures. Un terrain vague de vieilles voitures ? Non, un garage. Des
morceaux de poulets grillent sur un genre de barbecue, l’homme les retourne par
poignée à la main. Maureen et moi nous regardons : elle remarque le manque
d’hygiène, je remarque qu’il ne brule pas. Des hommes nous suivent, commencent
à nous parler, je suis mal à l’aise dans ce genre d’endroits.
Retour à l’hôtel. Nous passons le reste de la journée au
bord de la piscine.
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